Tout le monde connait la méthode Coué, cette forme d'auto-suggestion qui préconise d'avoir des idées positives pour se sentir mieux.
Une étude récente vient de montrer que tenter d'avoir des pensées positives chez des personnes ayant peu d'assurance pouvait avoir un effet inverse. Ainsi, ces dernières, en cherchant à s'auto-complimenter, ne font que constater qu'elles ne sont pas ce qu'elles essayent de croire, et cela les déprime encore plus. De plus, en se focalisant sur des pensées positives, les gens réagissent plus mal aux pensées négatives lorsqu'elles surviennent.
Bref :
- Si vous êtes un looser voulant se transformer en winner, méfiez vous des programmes de coaching et de développements personnels qui fleurissent un peu partout : vous pourriez aller plus mal
- Si vous êtes déjà un winner, la méthode Coué peut marcher, mais risque de vous rendre inbuvable
D'où l'inévitable question : si la pensée positive a un effet négatif chez les gens qui en auraient le plus besoin, à qui profite la méthode Coué ?
source : publication
2 comments:
Article très intéressant, court, clair et compréhensible !
Il est vrai qu'on trouve partout des méthodes miracles soldées par des marchands de bonheur sous la forme "réussissez à ... (écrivez ici ce que vous n'êtes jamais parvenu à faire) en 5 minutes"
Je suppose que tu te réfères à l'étude de Joanna Wood.
En tant que coach, il me semble justement évident que se faire à soi-même des compliments sur des qualités/capacités qui n'existent pas ou qu'on refuse de se reconnaître est peu productif et très illusoire.
Si la pensée positive - ou tout autre technique - est utilisée d'une façon qui nie l'existence du problème ou de certains de ses aspects pénibles, le réveil peut effectivement être rude.
Ceci dit, l'étude de Joanna Wood a porté sur les effets immédiats de 4minutes de focalisation sur un aspect positif ou une phrase positive, par des personnes qui n'ont pas l'habitude de le faire. Les conclusions définitives qu'elle en a tiré pourraient donc être des généralisations un pouillème abusives (quid du long terme?)
Ces personnes ont été assaillies par des pensées contradictoires négatives... qui sont celles qu'elles ont l'habitude d'avoir. Et qui ruinent leur humeur. Joanna Wood suggère que c'est parce que pensées positives sont donc en conflit avec ce qu'elles pensent. Est-ce réellement une surprise? Ce qui conduit à s'interroger sur la validité des conclusions de cette étude. Il serait plus juste de dire:
"Quand on utilise la pensée positive une fois et qu'on n'a pas l'habitude de le faire, il est possible de se sentir plus mal après. Quant à savoir si ça marche mieux à long terme, mystère."
Pour terminer, les articles en français sur le sujet donnent l'exemple de phrases du type "je vais réussir". Cette phrase pose un double problème qui la place d'emblée dans une catégorie que le coach que je suis refuse:
- Elle parie sur l'avenir au lieu de tabler sur le présent, seul temps sur lequel nous pouvons agir. L'avenir est forcément incertain, ouvrant la porte à la déception et à la dévalorisation
- Elle n'a pas d'objet (réussir quoi? Mon échec?) et en ne portant sur rien, elle ne peut pas apporter grand chose. Mis à part le déception.
Je crois que comme toute méthode, les méthodes de type pensée positive doivent être pratiquées dans certaines conditions, à savoir dans des conditions de réconciliation entre la personne et l'aspect positif évoqué.
Elle doivent aussi être évaluées soigneusement dans leurs résultats pour les supprimer si elles n'ont pas l'effet escompté ou si elles ont un effet négatif.
Bref, c'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique ;)
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