mardi 5 février 2008

Dix pour cent du cerveau

Qui n'a jamais entendu dire que nous utilisions seulement 10% de notre cerveau ? Cette fausse information est souvent mise en avant par la scientologie, savamment cultivée dans les films hollywoodiens, et exploitée sans vergogne par les adeptes du paranormal.

D'où nous vient cette idée reçue extraordinairement tenace ? Il semblerait qu'elle ait été portée par la phrénologie dès le milieu du 19ème siècle. Puis, en 1935, le neuropsychologue américain Karl Spencer Lashley constata qu’un rat pouvait continuer d’exécuter certaines tâches avec 58% du cortex cérébral en moins. Il en tira l'hative conclusion qu'une partie du cerveau était "dormante". Par la suite, Freud et son inconscient sont venus renforcer cette croyance.

Or, depuis, les techniques d'imagerie médicale ont permis de démontrer que si seuls 5% des neurones travaillent en même temps, la totalité d'entre eux sont bel et bien sollicités à un moment ou à un autre. Nous utilisons donc bien tout notre cerveau (qui ne rejoint donc pas la catégorie des organes vestigiaux) même si notre connaissance quant à son fonctionnement reste elle, bien partielle !

Et voici comment, près d'un siècle plus tard, cette légende urbaine hante toujours l'esprit d'une grande partie de la population, entretenue par une partie des média et régulièrement remise au goût du jour dans les films d'anticipation.

Base d'un cerveau. Andreas Vesalius, 1543

2 comments:

R.E. a dit…

Hi,

avant que d'être bassement vulgarisé (également par Koestler), cette idée reçue a été défendue par plusieurs neurophysiologistes anglo-saxons et par le Pr. Fressard du Collège de France (qui parlait de 6% d'utilisé). En prenant un peu de recul, on peut comprendre que ce mythe a bien servi à un moment pour soutenir l'image progressive d'une neurophysio intrusive.

Anonyme a dit…

Science ou pas science il s'avère que beaucoup de personnes en ce monde n'utilisent que 10% de leur cerveau. Il y a d'ailleurs un film satirique assez sympa qui parodie l'évolution de l'espèce humaine aux USA. Il s'agit d'Idiocratie, comédie dans lequel les hommes, à force de s'abrutir pendant des décennies, font de la société un univers de dégénérés (bien pire qu'aujourd'hui).