Prédire le temps qu'il va faire n'est pas chose aisée. Les phénomènes météorologiques deviennent très rapidement chaotiques (au sens mathématique du terme), ce qui oblige les scientifiques à faire appel aux probabilités. Ainsi, nous consultons la météo car elle donne des indications importantes et des tendances avérées (si si), mais nous savons bien entendu qu'elle n'est pas fiable à 100%. Nous avons tous appris à vivre avec.
Mais voilà qu'en 1998, une donnée est venue nous perturber davantage : l'indice de confiance. Impassible durant la décennie qui a suivi cette "innovation", je ne me suis que récemment posé la question de la signification d'abord, de l'utilité ensuite de cette information additionnelle.
Je vais donc vous faire part ici de mes découvertes....
1998, l'année du drame :
Depuis 1998, Météo France diffuse des prévisions à 7 jours (5 auparavant). L'indice de confiance, apparu la même année, est un chiffre de 1 à 5 accompagnant les bulletins météorologiques. Plus la prévision est sûre, plus le chiffre est élevé.
- Pour les prévision jusqu'à 3 jours, l'indice de confiance n'est pas utilisé
- De 4 à 5 jours, un indice de confiance 0
<5 est fourni - De 6 à 7 jours, un autre indice de confiance, logiquement inférieur ou égal à n est fourni
Comment travaillent les prévisionnistes:
Tout se passe sur un ordinateur grâce à des modèles mathématiques. On découpe l'atmosphère en volumes plus (de quelques kilomètres) ou moins (une centaine de kilomètres) petits selon l'échéance prévisionnelle voulue. On obtient ainsi un maillage, une grille modélisant l'atmosphère. Cette grille est plus fine lorsque l'on souhaite faire des prévisions à 3 jours que pour des prévisions à 7 jours (pensez à la résolution d'un écran lcd, plus il y a de pixels, et plus l'image est précise).
Ensuite, il convient d'initialiser le modèle, c'est à dire d'affecter des valeurs sur le temps qu'il fait à un instant donné de référence (T0) dans chacun des volumes de la grille. Le problème est que nous ne connaissons ces valeurs que dans certains endroits (là où il existe des stations météo), il faut donc extrapoler pour obtenir des valeurs dans les cases manquantes. Or il existe différentes méthodes pour extrapoler, qui donnent naturellement lieu à différentes prévisions dont la moyenne nous fournie une prévision d'ensemble. Ensuite, en fonction des divergences entre les prévisions par rapport à cette moyenne, on déduit :
- un indice de confiance de 4/5 si il n'y a pas de divergence : la prévision est excellente
- un indice de confiance de 3/5 si il y a peu de divergences : la prévision est normale
- un indice de confiance de 2/5 si il a plus de divergences : la prévision est peu fiable
En moyenne, l'indice 3/5 devrait mathématiquement apparaître dans 50% des cas, l'indice 2/5 et 4/5 dans 25% des cas chacun (ce qui semble être confirmé empiriquement).
Interprétation
Sur 77 jours de prévisions lors de l'année 1998, les statistiques nous donnent 87 % de bonnes prévisions à 4/5 jours et 67% à 6/7 jours. Ces chiffres ne sont certes pas extraordinaires, mais ils suffisent à rappeler que la météorologie est bien une science, qui fait des prédictions vérifiables et vérifiées, à faire pâlir d'envie les astrologues. L'introduction de l'indice de confiance a permis en quelques sorte de faire part au public des difficultés inhérentes à la prévision du temps (à les rendre plus indulgents ?). Elle a également été une appréciable preuve d'honnêteté de la part des scientifiques.
Mais la question qui subsiste est de savoir si cette information utile au mathématicien l'est pour celui qui cherche à savoir si il doit prendre son parapluie avant de sortir. Si vous souhaitez connaitre mon avis, je dirais que je suis "pour", avec un indice de confiance de 2/5.
pour en savoir plus :
ici et là
0 comments:
Enregistrer un commentaire