mardi 5 avril 2011

Ordres de grandeur de radioactivité

Depuis quelques semaines, suite au drame effroyable que vivent les Japonais, nous recevons tous beaucoup d'information concernant la radioactivité : chiffres abscons, unités exotiques, contradictions et erreurs fréquentes ne nous permettent pas d’appréhender "sereinement" le risque.
Pour commencer, ce site permet de mieux comprendre ce phénomène physique très anxiogène.

La radioactivité au quotidien
Afin de se faire une idée des différents ordres de grandeurs, je vous propose une visualisation interactive de certains phénomènes radioactifs qui nous entourent, en mSv (millisievert).

En bas à droite de chaque écran, utiliser le bouton gauche de la souris pour aller au niveau inférieur.
Utiliser le bouton droit pour revenir au niveau précédent.







Cette animation a été réalisée à partir de cet excellent graphique ainsi que celui-ci (en anglais):


Quelques idées reçues
  • La fission nucléaire n'est, pas plus que le rire, le propre de l'homme. Saviez vous qu'il existait sur Terre des réacteurs nucléaires naturels ? En effet dans la province d'Oklo au Gabon, des réactions de fissions nucléaires se sont produites pendant des centaines de milliers d'années sans aucune intervention humaine !
  • L'hypothèse dénommée effet Hormésis ou effet Hormèse qui prétend qu'en dessous d'un certain seuil, la radioactivité peut être bénéfique n'est pas celle retenue par la communauté scientifique. On lui préfère le modèle linéaire sans seuil qui veut que le risque soit proportionnel à la dose reçue. Cependant, en dessous de certaines doses, aucun problème de santé ne peut être constaté: les effets prévus par le modèle sont si peu fréquents, qu' il est en effet impossible d'établir une signifiante relation de causalité entre exposition aux radiations de très faible dose et déclenchements d'effets secondaires. Ce modèle est donc retenu d'une part pour répondre aux exigences du principe de précaution, d'autre part car il n'est pas plus mauvais que les autres, tout en étant plus simple. Par ailleurs, aucun modèle ne parvient à expliquer les résultats de toutes les études statistiques (fort heureusement trop rares).
  • La demi-vie d'un élément radioactif n'est pas la moitié de sa vie ! La demi vie de l'iode 131 est de 8 jours. Cela signifie qu'au bout de 8 jour, la moitié des atomes d'iode 131 se seront transmutés en autre chose (parfois lui même radioactif). Lorsque 2 demi-vies seront écoulées, une moitié de la moitié qui reste se sera à nouveau transformé et ainsi de suite. Il faut donc une dizaine de demi-vies pour que la radioactivité devienne négligeable (80 jours environs pour l'iode 131, 300 ans pour le césium 137).


  • De l'uranium est présent en grande quantité dans votre jardin ! Plus abondant dans la nature que l'or ou l'argent, sachez que selon les terrains, une parcelle de jardin de 400m2 sur 10 mètres de profondeur peut en contenir 24 kg. On en trouve également dans l'eau de mer (3 mg par m3 environ).
  • Chez les survivants irradiés d'Hiroshima et Nagasaki, exposés à des doses de plusieurs centaines de mSv, l'augmentation en 40 ans des cancers mortels n'est que de 4,6 % !
  • On est irradié lorsque l'on reçoit un rayonnement ionisant, qui peut endommager les cellules et l'ADN. On est contaminé lorsqu'une source de radiation s'est déposée sur le corps (on parle de contamination externe) ou a été ingérée ou inhalée (contamination interne). Cette dernière est bien évidement plus redoutable puisqu'il est impossible d'éloigner de la source de rayonnement.
  • En cas de grand danger, les pastilles d'iode ne protègent que si elles sont prises au bon moment et ne sont efficaces que contre l'iode radioactif (et pas contre le césium, ou autre substance radioactive issue des produits de fission).
  • Il y a plusieurs types de radioactivité. La radioactivité alpha est arrêtée par une simple feuille de papier (ce qui la rend d'ailleurs difficilement détectable). Elle n'en reste pas moins redoutable. Elle est responsable de la mort de l'ancien espion russe Alexander Litvinenko en 2006, empoisonné par 10 micro grammes de Polonium 210. La radioactivité beta est arrêtée par l'aluminium, et la gamma par une épaisse couche de plomb.

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