mercredi 23 janvier 2008

Une machine qui lit dans nos esprits

Une équipe du Center for Cognitive Brain Imaging (Centre pour l'imagerie cognitive du cerveau), à l'Université Carnegie Mellon, sous la direction de Marcel Just et Tom Mitchell a réussi à cartographier la représentation usuelle d'objets simples.

Les chercheurs ont montré à un groupe de cobayes une série de 10 dessins très simples représentant des outils ou des maisons, et on leur a demandé de penser à leurs caractéristiques. A noter que les scientifiques n'observaient pas le cortex visuel: c'est donc bien la pensée qu'ils cherchaient à capter, et non simplement la façon dont le cerveau perçoit une image. En regardant l'activité du cerveau de leurs cobayes grâce à l'imagerie par résonnance magnétique (IRM), les expérimentateurs ont pu deviner dans 78% des cas le dessin qui était présenté au sujet, juste en regardant quelles zones étaient stimulées. Ils ont découvert par cette méthode que la représentation d'un objet dans le cerveau n'était pas localisée en un seul endroit, mais en plusieurs sites. Par exemple, lorsqu'on pense à un marteau, les zones moteur s'activent parce qu'on s'imagine en train de l'utiliser, tandis que d'autres aires du cerveau s'activent également, répondant à d'autres associations mentales.


Mais il y a plus important. Les chercheurs ont été capables de deviner les objets observés par un sujet en utilisant une machine entraînée à reconnaître l'activité cérébrale des autres cobayes ! Autrement dit, les configurations neurales présentent une relative universalité. Nous pensons tous un peu de la même manière à un marteau ou une maison. La question qui se pose est de savoir si cette relative universalité de la pensée se limite aux objets simples ou si elle s'étend à des concepts plus sophistiqués. Pour John Dylan Haynes, de l'Institut Max Planck à Leipzig, interviewé par Newsweek, “plus une pensée est détaillée, plus les structures observées divergent. Parce que les gens développent des associations différentes pour un objet ou une idée. Nous sommes encore très loin d'une machine universelle à lire les pensées, même si nous en sommes beaucoup plus proches qu'il y a deux ans.”

Toujours est-il que l'équipe de l'université Carnegie Mellon a décidé de passer de l'étude des objets usuels à celle des concepts abstraits, des mots et des phrases. Réponse dans quelques mois.

sources: techno-science,internetactu

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